Les problèmes de vue ont deux origines : une mauvaise acuité visuelle (objets perçus non-distinctement) et les anomalies de la structure de l’œil ou de sa lentille : presbytie, hypermétropie, myopie et astigmatisme. La chirurgie réfractive corrige ces anomalies mais n’améliore pas sur l’acuité visuelle. Plusieurs techniques sont proposées, parmi lesquelles les techniques laser ou des techniques incluant la pratique d’incisions dans la cornée du patient. Nous nous concentrerons ici sur les techniques Laser.
Le praticien vérifiera l’absence de contre-indications à la chirurgie réfractive, sur le plan de la santé tout d’abord (jeune âge, grossesse, infection quelconque) et ophtalmologique (cornée ou pupille trop fine, myopie trop forte…). Après avoir réalisé un fond de l’œil et une topographie cornéenne (analyse et mise en évidence des défauts de la cornée), il décidera du protocole opératoire à suivre.
Pour garantir la précision des examens, le patient ne doit pas porter de lentilles de contact les 48 heures précédant cet examen : elles modifient la cambrure de la cornée, peuvent fausser les mesures et peuvent nuire à l’opération. La chirurgie réfractive est pratiquée en ambulatoire, sous anesthésie locale, le patient reste conscient, allongé : ses paupières seront maintenues par un appareil appelé blépharostat.
Le jour J, il devra s’abstenir de fumer, manger un petit-déjeuner léger et se présenter sans maquillage, parfum ou toute autre élément porteur de microbes.
Contrairement au LASIK, qui relève la surface cornéenne, une opération laser par PKR impose son ablation. Seul le laser Excimer est utilisé. Il sculpte la surface de la cornée (d’où « laser de surface ») pour corriger le défaut visuel du patient.
Plus rapide et moins onéreuse que le LASIK, cette méthode est généralement réservée à la myopie légère, certaines formes d’astigmatisme et d’hypermétropie ainsi que la réalisation d’une bascule pour la compensation de la presbytie.
L’opération laser par PKR est effectuée sous anesthésie locale (gouttes anesthésiantes), et les deux yeux sont opérés le même jour.
La vision revient à la normale à J+7 et est optimale à J+30.
Avec l’opération LASIK, il est possible de corriger myopie, hypermétropie et astigmatisme. Cette intervention s’effectue également sous anesthésie locale.
Comme le laser Excimer, le laser femtoseconde ne constitue pas une méthode. C’est un type de laser utilisé spécifiquement dans le LASIK. Ses ondes extrêmement brèves, (1 femtoseconde = 10^-15 secondes)) permettent une coupe nette de la cornée permettant la réalisation d’un volet cornéen.
Ce volet cornéen, qui reste attaché à la cornée, peut être soulevé pour que le chirurgien puisse accéder à des couches plus profondes de la cornée, qui seront traitées par le laser Excimer dans un second temps.
Au cours de cette étape, la douleur est minime et l’absence de contact chirurgical limite considérablement les risques infectieux.
Le capot (ou volet) cornéen étant soulevé, le laser Excimer vient traiter le défaut visuel, en « sculptant » la cornée. Le capot cornéen est ensuite replacé sur le tissu retouché.
La récupération visuelle est beaucoup plus rapide avec la méthode LASIK qu’avec la méthode par PKR. Dès le lendemain, la vision du patient est souvent optimale.
Les patients décrivent un voile devant les yeux (le haze), qui s’atténue après quelques jours ainsi qu’une baisse de la vision. Impression de brûlure, irritation oculaire, la vue des deux yeux est brouillée même si l’intervention n’a eu lieu que sur un seul. L’œil opéré est plus gênant que douloureux. Chaque patient se verra remettre une ordonnance de gouttes antibiotiques et des antidouleurs si besoin. La récupération visuelle est plus longue après une chirurgie par PKR : l’ophtalmologue prescrit des lentilles de contact cicatrisantes et effectue un contrôle à J+30. Dans le cas de la chirurgie par Lasik, un examen supplémentaire aura lieu à J+1. Le patient portera un cache-œil pour la nuit, et, même en l’absence de douleur, restera vigilant les jours suivants.
Les progrès de la science réduisent chaque jour les risques de complications, déjà peu élevés (0,1% pendant l’opération, entre 1 et 3% en post-opératoire). Cette chirurgie offre une seconde jeunesse à de nombreux patients. Pour réduire encore ces risques, les yeux devront être soigneusement protégés par des lunettes anti-UV pendant plusieurs mois après l’opération. Une douleur intense, rougeur oculaire ou tout autre symptôme inquiétant doit être rapidement présenté à un médecin.
Comme les lentilles de contact, la chirurgie réfractive n’est pas prise en charge par l’Assurance Maladie, à moins que ne surviennent des complications. L’ophtalmologue ne peut donc pas délivrer d’arrêts de travail. Certaines mutuelles remboursent partiellement l’opération.
Chirurgie réfractive au laser